La République du Métro
Allez, un peu de cyber-militantisme pour relayer "La République du Métro".
Mesdames, messieurs.
Je ne viens pas vous demander un euros ou deux, je ne viens pas vous demander de ticket restaurant. Je viens simplement vous demander un peu d'attention.
Je suis jeune, et je fais partie de ce que quelques uns appellent la « génération foutue », celle pour qui l'avenir semble désespéré, celle qui n'aura pas d'emploi, celle qui va en baver. La France est un des pays les plus pessimistes concernant l'avenir de sa jeunesse, mais moi je n'ai pas peur, et nous ne devons pas avoir peur. J'ai grandi dans le public, j'ai été tout ma vie au contact de la diversité. Que ce soit au collège, au lycée, ou à la maternelle, j'ai vu le métissage des genres, des couleurs, des cultures, et j'ai appris qu'il ne fallait pas stigmatiser, que l'on s'enrichit au contact des différences.
Qu'on le veuille ou non, la France brille partout dans le monde par ses valeurs, égalitaires, démocratiques, en un mot sociales. Ne nous laissons pas convaincre par des gens qui nous disent le contraire, que nous ne pourrons continuer sur cette voie et que, si la France veut continuer à jouer dans la cour des grands, elle devra oublier ses valeurs. Liberté, égalité, fraternité. La France va bien, et lorsque l'on dit qu'elle va mal, c'est simplement parce qu'elle a peur.
Peur parce que des gens la divisent. Peur parce que des gens la confrontent. Peur parce que quelque un sème la tempête et récolte les voix. Peur parce qu'on lui martèle que le monde changera avec ou sans elle. Mais le monde tel que ces gens-là l'imaginent est un monde à l'américaine, un monde où le social, l'aide et l'état ne font pas partie des impératifs. Il y a 12 millions d'enfants qui souffrent de la pauvreté aux Etats-Unis. Et je ne veux pas d'un monde comme celui-là. Je sais qu'il change, je sais qu'il faut s'adapter, je ne suis pas antimondialisation; je pense juste que l'on peut voir l'avenir différemment.
Alors oui, je fais partie de la France qui se lève tôt, je fais partie des gens qui travaillent, et des gens qui paient leurs billets, mais je ne veux pas d'une politique de l'agressivité, je ne veux pas d'une police qui n'est que répressive, parce que si elle doit garantir l'ordre, elle peut le faire différemment. Aux parents qui punissent l'enfant par la baffe, moi j'oppose les parents qui expliquent à leurs enfants ! A l'homme politique qui veut laver au Karcher, je réponds que l'on peut laver à l'éponge. Et que c'est uniquement en restant unitaire et solidaire que la France restera forte, qu'elle restera un exemple des droits de l'homme et qu'elle donnera au monde l'humanité qui lui manque !
Saël le 30/04/2007 à Paris
(Ce n'est pas un appel à voter Sarkozy dimanche prochain, on l'aura compris...)